Le GREA cosigne, dans la revue "Nature Climate Change", une étude internationale sur l'impact des changements climatiques sur la phénologie des oiseaux marins
Le labbe à longue queue est l'espèce pour laquelle le GREA a fourni ses données du Groenland
Chez de nombreuses espèces, le ‘timing’ de la reproduction joue un rôle important pour déterminer la productivité de la reproduction et est souvent sensible aux variations climatiques. Les changements climatiques actuels peuvent altérer ce ‘timing’ de la reproduction à des taux différents selon les niveaux trophiques, avec comme conséquences potentielles un ‘mismatch’ temporel entre les besoins en ressources des prédateurs et leurs proies. Dans cette étude nous avons réalisé une méta-analyse de 209 séries temporelles de 145 populations nicheuses pour démontrer que, en moyenne et à l’échelle mondiale, les populations d’oiseaux marins n’ont pas ajusté leur période de reproduction au cours des décennies récentes (avance de 0.2 jour par décennie entre 1952 et 2015) ou en réponse à la température de surface des océans (SST ; -0.272 jour par degré C° sur la même période).
Néanmoins, des différences interannuelles marquées dans le 'timing' observé chez les espèces résidentes ainsi que chez certaines espèces des familles des Pélicanidées et des Sulidées (cormorans, fous…) pourrait indiquer que dans certains cas, ce ‘timing’ est impacté par certaines conditions environnementales non mesurées.
Cette plasticité limitée de la phénologie reproductive des oiseaux marins aux températures rend ces prédateurs supérieurs hautement vulnérables à de futurs ‘mismatch’ avec leurs ressources des niveaux trophiques inférieurs.
Publication : 2 avril 2018