5ème réunion de l’international Snowy Owl Working Group à Pasvik dans le Nord de la Norvège
Créé en 2007, ce groupe de travail dédié à l’emblématique Chouette des Neiges vient de se réunir pour la 5ème fois à l’invitation de l’Agence Norvégienne de l’Environnement. Il regroupe dans ses rangs aussi bien des équipes engagées dans des observations en zone de nidification (Alaska, Nord Canadien, Groenland, Laponie et Sibérie Septentrionale) que d’autres ornithologistes ciblant leurs aires d’hivernage, entre autres dans le Sud du Canada et sur la Côte est des Etats Unis.
Cette réunion qui s'est tenue du 9 au 13 mars avait pour cadre la station subarctique de Pasvik, aux confins de la Laponie. Les ateliers ont été riches en échanges sur les nouvelles observations, émanant aussi bien de suivis à long terme que de suivi satellitaire.
Avec la plus longue série de données sur plus de 30 ans, le Projet Karupelv a pu revendiquer une position privilégiée pour appréhender l’évolution des populations. A cet effet, partant du constat que notre site du Groenland accuse un net recul des cas de nidification depuis près de deux décennies, une première contribution du GREA présentée par Benoît Sittler avait pour intitulé « La Chouette des Neiges, une espèce désormais en sursis au Groenland ?». Se basant sur une compilation d’observations éparses, parfois anecdotiques, une seconde contribution présentée par Johannes Lang a rapporté la manière dont certaines Chouettes des Neiges n’hésitaient pas à faire escale à bord de bateaux en haute mer. Un cas a même été documenté d’une Chouette ayant ainsi traversé l’Atlantique depuis Terre Neuve jusqu’en Mer du Nord à bord d’un pétrolier. Car pour un oiseau non marin, incapable de nager, tout espace maritime qu’il faut franchir est une véritable gageure qui peut lui être fatale et tel est justement le cas des Chouettes du Nord-Est du Groenland qui essaient de rejoindre le Canada où l’Islande par des zones dépourvues de banquise où d’icebergs pouvant servir de reposoir ou de station relai.
Au bilan, il va sans dire que ce sont les équipes canadiennes très engagées dans des suivis satellitaires aussi bien en zone de nidification qu’en zone d’hivernage qui restent les plus actives, alors qu’on peut regretter que nos amis russes, souvent par manque de moyens, peinent vraiment à combler les nombreuses lacunes sur le statut de l’espèce en Sibérie.
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Publication : 2 avril 2020